Rencontre avec les Spinash Power
Jeudi 1er Mars, dans un bar de Poitiers, Fred, Guigui et Gus, trois membres du groupe Spinash Power ont accepté notre invitation et ont répondu à nos questions.
Qui se cachent derrière cette formation ?Les sept membres du groupe « de la supérette pictavienne d’à côté de chez vous » ne sont plus à présenter :
Fred, déçu par l’université, est devenu guitariste, auteur, compositeur et webmaster autodidacte. Comme quoi, les études…
Guigui, le benjamin du groupe qui, ne sachant que faire des six cordes d’une guitare, a préféré faire de la basse.
Gus, le chanteur déchaîné à la mémoire manuscrite dont la toute jeune troisième dizaine fait souffrir ses jambes en fin de concert.
Pedro, le patriarche comme l’appellent ses amis, qui n’aimait plus jouer du basson de conservatoire est devenu batteur.
Sophie, la note féminine dans cet univers viril a, quant à elle, conservé son violon pour notre plus grand plaisir.
Antho ou Tony (ou les deux à la fois) l’autre guitariste apporte une touche de chanson française aux compositions des Spinash.
Et enfin, l’individu énigmatique connu sous le pseudonyme super-héroïque de Caddieman, qui joue de son corps comme d’autres joueraient d’un instrument ; il est le personnage qui allume la scène et le public à chaque apparition sur les planches. Ses costumes fluorescents de fabrication maison —Merci maman !— le rendent méconnaissable, comme doit l’être un super héros. Nous avons tout de même un scoop : il s’appelle Damien !
D’où vient le nom du groupe ?« Le plus dur, lorsque l’on monte un groupe, c’est de trouver un nom. « Spinash Power » vient d’une idée de l’ancien bassiste du groupe. Nous avions alors trouvé que cela correspondait bien à notre style de musique énergique car tout le monde pense bien évidemment au célèbre marin qui se nourrissait d’épinard. Mais son nom à lui est copyright. »
Comment s’est formé le groupe ?« Il y a quatre ans, quand nous avons commencé les concerts, la formation était différente. Nous avions déniché Gus par petite annonce et Antho et Guigui n’en faisait pas encore partie ; ces deux-là ont remplacé des musiciens qui ont quitté la formation. »
Jouiez-vous dans un autre groupe avant de jouer avec les Spinash ?« J’avais un groupe quand j’étais au Lycée, dit Gus, qui s’appelait Piole 15, tout simplement parce que nous étions dans la chambre numéro quinze à l’internat.
— Avec Sophie, explique Fred, nous étions dans un autre groupe avant, les Red Junta.
— J’ai joué avec Morphocypris, révèle Guigui.
— Tony quant à lui, reprend Fred, jouait et joue encore parfois avec les Acoustikos, un groupe de l’Est, vers Besançon. »
Est-ce dans ces groupes que vous avez appris à faire de la musique ?« Non, réfute Guigui, j’ai pris trois ans de cours de basse quand j’avais treize ans.
— J’ai chanté avec les enfants de cœur quand j’étais plus jeune. Depuis six mois, je prend également des cours de trompette.
— Moi si, avoue Fred, quand j’avais dix-huit ans, j’ai appris avec mon groupe du moment, je n’ai jamais pris de cours. J’ai commencé récemment l’accordéon dont je joue dans les nouvelles chansons avec les Spinash Power. Pour les autres membres du groupe, Sophie a fait le conservatoire pour apprendre le violon, Pedro a commencé en s’initiant au basson également au conservatoire, puis il est passé à la batterie. »
Quelles sont vos inspirations ?« Je ne pense pas que la musique que nous écoutons influence nos compositions, affirme Fred soutenu par Gus, mais personnellement, je suis plutôt tourné vers le Ska et le Punk, Tony est plutôt chansons françaises, Pedro davantage attiré par le Rock, la Mano Negra par exemple, Guigui toi, c’est très vaste, du Reggae à Korn.
— Oui, j’écoute de tout, sauf du Rap en fait.
— Même si j’ai des penchants pour le punk, précise Gus, j’écoute également de tout, de la chansons françaises à la dance, j’ai écouté beaucoup d’Obispo quand j’étais plus jeune ; mon groupe préféré reste malgré tout Noir Désir. »
Comment conciliez-vous la musique avec le boulot et la famille ?« Nous sommes avant tout un groupe amateur. La musique reste un loisir. Plusieurs d’entre nous ont un boulot stable, une famille et ne veulent pas s’engager plus que ça dans le groupe et c’est bien normal. Spinash Power dans sa formation actuelle est un groupe amateur.
« Nous trois, si nous le pouvions dans l’avenir, n’excluons pas de faire de la musique en tant que professionnel. »
Comment se passent vos répétitions ?« Une fois par semaine, le jeudi, nous nous réunissons dans une salle, près du Confort Moderne. Nous pouvons répéter sans être au complet, ce que nous ne faisons jamais en concert.
« C’est durant les répèt’ que nous essayons les nouvelles compo’. »
Comment se passe l’écriture d’une chanson ?« Ce sont Tony, Gus et moi-même qui écrivons les textes, répond Fred. La musique et les paroles sont souvent écrites en même temps. Certaines chansons sont l’œuvre d’une seule personne comme par exemple L’écho des pavés, pour laquelle Tony s’est inspiré d’un sans abri, certaines autres sont écrites à plusieurs mains, comme Skapin de Noël où Gus à écrit le début :
“Une skamisole de force pour mon grand-père en Corse,
Un skachalot des mers pour ma grand-mère.
Un skanard jaune qui fait coin-coin pour mon cousin,
Un skamion rouge qui fait pim-pom pour mon tonton.”« Et en suivant le même principe, j’ai écrit le second couplet :
“Un vieux skachot pourri pour Jacques Chirac,
Une paire de bonne skalottes pour la Star Ac.
Un énorme skache sexe pour Rocco Siffredi,
100 grammes de skannabis pour Nico Sarkozy.”« D’autres chansons encore nous sont proposées par des amis, comme Apetito Canibal en espagnol.
« Et puis les chansons évolues. Parfois le fait de les répéter, de les jouer sur scène en changeant quelques petits trucs, ça passe mieux avec le public. Les chansons mûrissent en concert.»
Vous sentez-vous un groupe "engagé" ?« Même si ce n’est pas clairement énoncé dans les textes des chansons, dit Fred, je pense que nos idées transparaissent dans certaines chansons. Je citerai les trois chansons déjà énoncé par exemple ; dans Skapin de Noël, c’est particulier parce que la chanson est écrite par deux personnes. Le premier couplet est plus pour la déconn’, c’est Gus qui l’a écrit (sic) et dans le second j’ai mis mon grain de sel.
« Parmi les nouvelles chansons, il y en a clairement engagées, comme par exemple une qui parle d’écologie. »
L’expérience de l’enregistrement du disque a-t-elle changé quelque chose dans le groupe, dans votre manière de jouer ?« Le disque est un peu l’aboutissement d’un groupe amateur. Ce que ça a changé ? Je pense que tout le monde a gagné en assurance : répéter et répéter encore les chansons tout le temps pendant quinze jours, à la fin nous étions calé, nous les connaissions sur le bout des doigts.
— Moi, j’ai un cahier dans lequel j’ai recopié le texte des chansons parce que je n’arrive pas à les retenir. Même après quinze jours d’enregistrement, si je me retrouve en concert sans mon cahier, je ne peux pas chanter !
— Même avec ton cahier, quand on te met dedans des femmes en lingerie ou des “Yannick Noah” en caleçon, t’es déconcentré !
— C’est une blague qu’ils m’avaient faite, explique Gus, et chaque fois que je tournais une page, j’avais ces images à la place de mon texte…
— Pour le cédé, nous avions pour objectif d’en vendre cinq cents. Aujourd’hui, nous avons dépassé les six cents. Etant autoproduit et distribuant les disques nous-même auprès des revendeurs, nous sommes assez satisfait du résultat.
Quels projets envisagez-vous aujourd’hui pour le groupe ?« Faire des concerts et composez des nouvelles chansons sont les objectifs que nous savons pouvoir tenir. Bientôt, nous espérons aussi avoir un clip ! C’est prévu. Pour ce qui serait d’un deuxième cédé, on peut le souhaiter pour fin 2008 mais là, nous nous avançons.
Qui s’occupe du site ?« C’est Fred !
— C’est Fred !
— C’est moi.
— C’est pas parce qu’on veut pas le faire, mais comme il ne bosse pas, c’est lui qui s’y colle. »
Pouvez-vous nous donner des Scoops !?« Et bien Caddieman cherche actuellement du tissu très particulier pour se confectionner un nouveau costume. Dès qu’il l’aura, il vendra l’ancien sur Internet, mais pour le moment, le tissu désiré ne peut être acheté que par dix mètres, alors il cherche encore. Mais préparez-vous à acheter un super-costume sur la Toile !
« Des anecdotes ? Pour la première affiche, sur laquelle on peut admirer Caddieman à poil dans une supérette, le propriétaire de la boutique où a été prise la photo à reconnu son magasin et s’est demandé comment une telle photo avait pu être prise à son insu. Il s’agit d’un photomontage, évidemment.
« La deuxième affiche est une photographie d’une épicerie du centre ville, rue Carnot avec la grand-mère de Fred devant ; elle a accepté de poser pour le groupe et de se voir complètement déformer.
« Pour les gens qui nous ont vu en concert, la chorégraphie de Rabbi 1-0 Caddieman est en faite inspiré du film avec
Louis de Funès. C’est Caddieman qui l’a proposée. Il voulait nous faire voir la danse en vidéo, mais il n’a pas réussi à la copier sur son ordinateur. Alors il s’est ramené avec une cinquantaine de feuilles imprimées et il nous a montré la scène sur papier en les feuilletant rapidement, comme un folioscope. »
Nous rappelons que les Spinash Power sont en concert dans toute la région :
— Samedi 21 Avril à Parthenay dans les Deux-Sèvres,
salle Diff’art.
— Samedi 12 Mai à Buxerolles au
Festival Bux’n roll.
— Jeudi 21 Juin à Poitiers, quelques parts dans la fête de la musique.
— Jeudi 26 Juillet à Jaunay-Clan.
— Samedi 28 Juillet à Civray.
Un grand merci à tout le groupe, bonne continuation et à bientôt sur la scène !